Tout d’abord, revenons en aux arbres. Selon le recensement de l’équipe internationale de 38 scientifiques menée par Thomas Crowther — un scientifique britannique spécialisé dans l’écologie des écosystèmes — de l’université de Yale (Etats-Unis) en 2015, il y aurait pas moins de 3000 milliards d’arbres sur la planète ce qui équivaut à dire qu’il y a 422 arbres par personne.
En 2018, selon l’ONU, la superficie forestière totale était estimée à 30% des terres de la planète, soit un peu moins de 40 millions de km2. En France, les forêts couvrent 17 millions d’hectares soit 170 000 km2. Cela représente 30 % du territoire.
La forêt est un puit de carbone pour la planète. En effet, tous ces arbres permettent l’absorption d’une partie du Co2 émis par l’homme en 2019 grâce au processus de la photosynthèse.
La photosynthèse : synthèse de matière organique (=contenant du carbone), notamment des sucres, à partir de l’eau (H20) puisée dans le sol par les racines et du dioxyde de carbone (CO2) capté dans l’air par les feuilles. Cette réaction produit de l’oxygène (O2), rejetée dans l’atmosphère. L’énergie nécessaire à cette transformation est fournie par la lumière du soleil (photons).
En effet, selon l’ONF (Office National des Forêts), le stock de carbone conservé par la matière vivante de la forêt s’élève à 8 milliards de tonnes équivalent CO2. Mais face aux quelques 37,1 milliards de tonnes émises par l’homme en 2018, les forêts ne font pas le poids.
Mais alors, pourquoi ne pas reforester de manière massive ?
Vivek Arora de l’Université de Victoria en Colombie britannique (Canada) et Alvaro Monténégro de l’université de St. Francis Xavier en Nouvelle-Écosse (Canada) ont modélisé des scénarios de reboisement sur 50 ans. Ils ont alors examiné les effets sur la terre, l’eau et l’air si la température à la surface de la terre augmentait de 3 degrés d’ici 2100. Et même si toutes les terres cultivées du monde étaient reboisées, le réchauffement ne serait réduit que de 0,45° d’ici 2100.
“Pour que les forêts puissent jouer leurs rôles de puits de carbone, il faut les laisser tranquilles pendant des centaines d’années.”
Frédéric Amiel, chercheur à l’Institut du développement durables et des relations internationales dans 20 minutes.
En effet, l’explication est simple. Il faut des décennies aux forêts pour être suffisamment mûres pour capter le CO2.
C’est ainsi que certaines forêts “d’exploitation” que l’homme coupe tout les 30 ans ont des impact carbones négatifs. Ils rejettent plus de Co2 qu’ils n’en absorbent. Lors de leur pousse, les arbres captent du carbone contenu dans le sol. De ce fait, des forêts coupées trop régulièrement ne serviraient non seulement pas de stock de carbone, mais en rejetteraient d’autant plus car leur découpe libérerait ce CO2 puisé dans le sol.
Les solutions ?
Selon Frédéric Amiel, chercheur à l’Institut du développement durables et des relations internationales, spécialiste de la reforestation interrogé par 20 Minutes, la solution est simple : “Pour que les forêts puissent jouer leurs rôles de puits de carbone, il faut les laisser tranquilles pendant des centaines d’années“. De plus, selon lui, “les forêts ne sont pas uniquement des puits de carbones. Elles ont plein d’autres avantages écologique, en termes de biodiversité, de fertilisation des sols, d’aide contre les inondations et les glissements de terrain…“