Du 30 janvier au 1er février 2020, la troisième édition du Change Now 2020 a investi les 13 500 m² de la nef du Grand Palais, plus grande verrière d’Europe, au coeur de Paris. Nous avons interviewé Elie Assémat, co-fondateur de la coopérative Commown.
Cette interview est menée conjointement par Kévin BELBÉOC’H et Juliette DAUMONT.
Présentez-vous. Pouvez-vous nous pitcher votre concept brièvement ?
Je suis Elie Assémat, co-fondateur de la coopérative Commown. Ce qu’on fait, c’est de soutenir le mouvement de l’électronique responsable. Aujourd’hui, on a un gros problème de pollution et de problèmes humains sur la chaîne de valeur de l’électronique et ce problème-là est très lié à la quantité d’électronique produite. Aujourd’hui, on est à 1,4 milliard de smartphones produits par an dans le monde, c’est démentiel. Cela demande énormément de ressources qui sont puisés dans la terre et le processus est polluant.
Le but serait d’arriver à produire moins, et que les entreprises qui produisent s’y retrouvent quand même. […] Il y a un modèle qui existe, c’est l’économie de la fonctionnalité (vente ou location de l’usage d’un bien, et non du bien lui-même, ndlr).
Concrètement, quel est votre concept ?
Concrètement, cela se traduit par des offres de location avec services où la coopérative va toujours être propriétaire de l’appareil. C’est loué : on va gérer les pannes, les casses, etc. Et quand un client n’en veut plus, on le récupère, on le reconditionne, et on le reloue à quelqu’un d’autre. Quand vraiment on ne peut plus rien en faire, parce que la carte mère est grillée par exemple, on va récupérer tous les composants encore récupérables.
Avec ça, on va réparer encore d’autres appareils de notre flotte. L’idée est de mutualiser les appareils […] Pour le consommateur, le gros intérêt de ça, […] s’il y a par exemple un écran cassé, c’est que cela est déjà inclus dans le contrat. Il n’y a pas de surcoûts imprévus, pas de moments où l’on se retrouve tout seul en mode « j’ai besoin d’une pièce détachée et je ne sais pas où la trouver, peut-être même qu’elle n’existe plus ».
À quoi aspirez-vous pour la suite ? Quel impact aura votre concept d’ici 5 à 10 ans ?
Aujourd’hui, l’impact de Commown est principalement sur la sensibilisation. On pense que c’est vraiment ce travail-là, qui a, et qui aura toujours le plus d’impact. Cela passe aussi par la contribution au niveau législatif : actuellement, on est dans un groupe de travail mis en place par le gouvernement pour créer un indice de réparabilité. Cela peut avoir un impact systémique. On pense que notre objectif, c’est vraiment cela.